Les études à l’étranger riment évidemment avec la découverte d’un pays en particulier, d’une autre culture ou d’une nouvelle langue. En optant pour une dimension à l’international pour son cursus cependant, un étudiant expatrié et diplômé se demande souvent si son expérience sera valable en France. En général, la reconnaissance de ses périodes de formation en dehors de l’hexagone dépend surtout du pays d’accueil. Si l’attestation des diplômes étrangers s’appuie sur des mesures favorisant la mobilité étudiante en Europe, elle résulte toutefois du cas par cas au niveau mondial.
Le processus de Bologne : un bon système d’équivalence
Il y a ce qu’on appelle le processus de Bologne, une coopération intergouvernementale entre 48 pays de la grande Europe dans le cadre de l’enseignement supérieur amorcée en 1998. Établi à la suite d’une déclaration conjointe des ministres de l’Éducation française, anglaise et italienne, il a permis de rapprocher les systèmes d’études supérieures européens en constituant un espace favorable à la mobilité des étudiants, des enseignants et des chercheurs. Ayant pour objectif de rendre cet espace lisible et attractif à l’échelle du monde entier, ce dispositif a surtout permis de créer la réforme LMD.
La réforme LMD fixe trois niveaux de qualification, à savoir la licence, le master et le doctorat. Le but ? C’est de parvenir académiquement ou professionnellement à une reconnaissance des études effectuées. Cette initiative permettra par la suite d’établir une vraie mobilité des étudiants et des travailleurs dans les pays d’Europe. Les apprenants devraient se déplacer librement sur le continent pendant leurs études et occuper un poste correspondant à leur diplôme, quel que soit l’État membre de l’Union européenne.
Ainsi, ce système a réellement participé au développement de la mobilité académique malgré la difficulté à promouvoir la reconnaissance professionnelle, sauf au niveau des métiers réglementés. Dans l’espace de Bologne existent toujours des écarts, mais aussi des préjugés, entre les niveaux. Ce serait probablement une des raisons pour lesquelles il y a encore une différence entre une licence acquise en Angleterre et une autre obtenue au Portugal, vis-à-vis d’un professeur en charge de la sélection en master ou d’un employeur.
Les crédits ECTS : un compteur collectif à tous les cursus européens
Les crédits ECTS, traduits littéralement par le système européen de transfert et d’accumulation de crédits, permettent de concilier les systèmes d‘enseignement supérieur du continent. L’European Credit Transfer System est en effet un dispositif dont le concept se résume à un compteur collectif à tous les cursus en Europe.
Dans ce sens, un certain nombre de crédits ECTS correspondent à chaque matière. Quel que soit le pays de formation, la validation de l’année de l’étudiant nécessite alors l’obtention de 60 crédits équivaut entre 1 500 heures et 1 800 heures de travail.D’un point de vue théorique, une année validée en Angleterre ou au Portugal a nettement la même valeur.
D’un côté pratique, le système n’est pas encore parfait. Les crédits ECTS facilitent certes la reconnaissance des cursus d’études à l’étranger, mais ils s’appliquent uniquement dans le cadre d’un accord d’échange entre deux établissements. Autrement dit, on ne peut pas véritablement attester en France une licence obtenue en Allemagne. Celle-ci dépendra au cas par cas du jugement de l’enseigne française.
L’Europass : un dispositif de plus en plus plébiscité
On parle d’une alternative à la reconnaissance des formations européennes. Regroupant différents documents, notamment des CV, des passeports de langues ou des diplômes, cet outil européen est similaire à un livret.
Les dossiers constituant l’Europass ont pour objectif de faciliter le recrutement ou la poursuite des études à l’étranger et permettent d’expliciter les formations, les expériences et les compétences acquises.En d’autres termes, ce dispositif permet de faciliter la compréhension de son parcours par un recruteur européen.
Le CV Europass est essentiel pour que les expériences de l’étudiant soient parfaitement lisibles par tous. C’est sans doute la raison pour laquelle il a connu un important engouement. Entre 2005 et 2016, on ne dénombre pas moins de 60 millions de CV Europass en circulation. Réalisable directement par Internet, l’apprenant n’aura seulement qu’à le télécharger sur le site officiel de la Commission européenne.
Études à l’étranger : Des cas différents dans le reste du monde
Malheureusement, après les études à l’étranger aucune coordination internationale de reconnaissance des diplômes n’existe en dehors du continent européen. Si certaines formations sont célèbres à travers le monde, les autres sont uniquement réputées sur le réseau national. Alors que les titres, à l’instar du Master of science ou du MBA américain, ne sont pas inclus dans le cadre du processus de Bologne, ils ont toutefois une renommée au niveau du marché du travail hexagonal. La majorité des entreprises de France établissent une nomenclature unique concernant les diplômes reçus à l’embauche, où ceux des grands pays occidentaux sont notamment inclus. Toutefois, ce sont les sociétés qui ont le dernier mot.
Le cas par cas est par ailleurs presque absent chez les professions réglementées, notamment pour les médecins, les kinés, les vétérinaires ou les architectes. Étant donné que ces métiers se régulent sur des lois et proviennent des associations professionnelles, ces dernières établissent les critères pour y accéder. Ainsi, elles évaluent les qualifications et délivrent, si nécessaire, le titre réservé, le certificat ou le permis d’exercer aux individus ayant les attributs nécessaires.
Il y a toujours une alternative pour les personnes dont la qualification exclut une formation réglementée. En effet, elles peuvent s’orienter vers des établissements particuliers en charge de la reconnaissance des diplômes obtenus dans le cadre d’un cursus d’études à l’étranger. Dans ce sens, les dossiers qu’ils réceptionnent sont pris en compte un par un de manière à réaliser par la suite de meilleures correspondances avec le système français. À l’issue d’un examen, on peut bénéficier d’un résultat concret, notamment d’une attestation de comparabilité. Ce certificat servira par la suite à l’étudiant pour poursuivre ses études, par exemple intégrer une grande école ou bien pour intégrer une profession. L’apprenant doit faire très attention, car ce document ne dispose pas de valeur juridique. En outre, il aidera les employeurs ou les professeurs à estimer la qualité d’un diplôme.